Créée en 1972, Nature Environnement 77 (anciennement nommée ASMSN), fédération de Seine-et- Marne des associations de protection de la nature, de l'environnement et
du cadre de vie regroupe et représente, à ce titre, une cinquantaine d'associations locales de défense de l'environnement. Elle veille à la préservation de
la nature, à l'amélioration du cadre et de la qualité de vie et intervient donc dans les domaines d'aménagement du territoire, d'urbanisme, de protection du
patrimoine naturel, du patrimoine bâti, des paysages, de la faune, de la flore, de la lutte contre les pollutions et nuisances ... Elle est membre d'Ile-de-France Environnement et de France Nature Environnement.
Les transports en commun, en tant qu'outils d'aménagement du territoire et aussi compte tenu de leur fort impact
environnemental font partie de nos réflexions et préoccupations. Militant pour l'objectif visant à réduire la consommation d'énergie et l'émission de gaz à
effet de serre, nous souscrivons aux actions visant à réduire la part de l'automobile dans les déplacements et à favoriser le recours à des moyens collectifs de déplacement et/ou aux déplacements indivduels non motorisés.
LES BESOINS DE DEPLACEMENTS
Aujourd'hui, la localisation des lieux de travail et des lieux d'habitat engendre de nombreux déplacements. Trop de ces
déplacements journaliers des franciliens se font en véhicule personnel. Cela se traduit par d'importantes pertes de temps et des incidences néfastes en
termes de pollution et de réchauffement climatique. Il est donc indispensable, si on veut tendre à une société postcarbone, de limiter les déplacements motorisés en rendant les transports collectifs attractifs et adaptés aux besoins de déplacement des
franciliens.
Or, retards, saturation, manque de confort, difficultés d'accès pour les personnes à mobilité réduite, absence d'information:
la situation des transports franciliens n'est pas, aujourd'hui, satisfaisante. Cette situation relève en partie du manque d'investissement depuis 20 ans dans
les transports mais elle est la conséquence aussi de l'étalement urbain, du coût des logements et d'un aménagement du territoire concentré sur la région capitale.
Le schéma directeur d'Ile-de-France, en attente de validation, en visant à développer des agglomérations plus compactes, mieux
équilibrées, alliant mixité fonctionnelle et mixité sociale, tend à aller vers un fonctionnement en bassins de vie limitant les déplacements.
L'AMELIORATION DE L'EXISTANT, LE MAILLAGE
Amélioration de la desserte, maillage
La rocade prévue dans le cadre d'Arc express apportera de nouvelles possibilités de déplacements en transports collectifs des
franciliens de petite et de grande couronne travaillant dans le coeur d'agglomération. Elle contribuera à désaturer les lignes RER et métro traversant
Paris.
Amélioration des réseaux existants
Cependant il est aussi indispensable d'améliorer le fonctionnement, la fréquence de rames et la qualité de service des lignes
actuelles. En effet, la création de nouvelles lignes va permettre, certes, une plus large diffusion des voyageurs, mais aussi, souhaitons-le, amener des
franciliens en plus grand nombre à délaisser leur véhicule personnel pour utiliser les transports collectifs.
Le maillage des lignes radiales existantes n'entraînera une réduction de la circulation automobile que si, au préalable, elles
auront fait l'objet elles-mêmes d'importantes améliorations.
La mise en oeuvre du plan de mobilisation adopté par la région et les départements franciliens
constitue donc un préalable et la décision de la région et de l'état d'unir leurs efforts pour permettre sa réalisation va
dans le bon sens.
Nous ne pouvons que nous réjouir que, suite aux contributions déjà transmises à la C.N.D.P. et aux avis exprimés lors des
réunions publiques, l'état et la région aient décidé de se rapprocher et de se mettre d'accord sur une « vision partagé» de l'évolution des projets afin de
prendre en compte les éléments déjà soulevés dans le cadre des débats.
Cette «vision partagée» a permis de reprendre les éléments convergents des projets Réseau du Grand Paris et Arc Express et d'y
ajouter des éléments du projet Arc Express non inclus dans le projet de réseau du Grand Paris d'une part, et des éléments du projet de Réseau Grand Paris
non inclus dans le projet de réseau Arc Express d'autre part.
Les délais ne nous ont pas permis d'exminer suffisamment dans le détail la synthèse de ces projets. Cependant nous voudrions
insister pour qu'il y ait une réelle fusion des deux projets avec les réseaux existants et souligner de nouveau qu'il est absolument impératif d'améliorer le
trafic et le service sur les lignes existantes, et que pour ce qui est de la création de nouvelles dessertes ou de prolongements, nous voudrions avoir l'assurance :
- qu'elle ne soit pas un prétexte pour favoriser l'étalement urbain, consommateur de terres agricoles,
- qu'elle n'engendre pas un développement ou plutôt une hypertrophie de la capitale au détriment des autres régions françaises,
- et enfin qu'il y ait une cohérence entre les différents projets de transports collectifs de façon à en limiter les coûts (l'accord conclu entre l'état et la
région pour avoir une vision partagée sur les transports publics du Grand Paris constitue un premier pas pour atteindre cet objectif).
Les prévisions de croissance démographique du projet de Grand Paris ne sont pas souhaitables et ne feraient qu'accroître le
besoin de déplacements, au-delà de l'amélioration
de l'offre résultant des projets en débat.
Nous demandons également de prendre en considération dans les études:
- L'utilisation de voies ferrées existantes,
- Les possibilités d'utilisation des lignes et gares créées pour le fret,
- L'évaluation environnementale globale (infrastructure de transport elle-même,
aménagements, urbanisations induites, etc ... )
- Les conséquences des forages de tunnels sur les nappes phréatiques,
- Une prévision globale des impacts des aménagements (pas de saucissonnage des études
d'impacts),
- Des mesures compensatoires définies dans le cadre de concertations à prévoir,
- Des mesures efficaces de diminution des nuisances lors des chantiers et l'évacuation des
matériaux en passant le plus possible par l'emprise créée par le projet puis par transport
ferré ou fluvial, plutôt que par les routes.
Jane Buisson-31.01.2011