AIR, CLIMAT, SANTE
France Nature Environnement Île-de-France édite, à l’occasion de la COP 21, un dossier spécial sur la pollution de l’air dans la région, sur les gaz à effet de serre (GES) et leur impact sur le climat et la santé des Franciliens. Ce document a été rédigé en étroite collaboration entre professionnels et associatifs. Des élus de collectivités territoriales, des scientifiques y témoignent de leurs expériences.
La première partie met en évidence l’urgence d’accélérer les mesures de prévention et de correction car la pollution de l’air, après avoir un peu diminuée dans les années 2010, reste stable. Elle s’appuie sur les fondamentaux d’un point de vue scientifique et précise l'impact de la pollution locale et des GES sur le climat. Elle est basée sur le rapport du GIEC 2013 et ses avancées 2015 ainsi que sur les travaux de la Météorologie nationale en association avec l’Agence parisienne du Climat. Le point de non-retour pour ne pas dépasser une élévation de 2°C de la température moyenne en 2100 est presqu’atteint. Si la consommation d’énergies fossiles ne chute pas fortement dans les 10 ans, la machine thermique terrestre entrera dans un cycle incontrôlable pour des siècles, ce qui pourrait mettre en danger toute vie sur terre puisque l’on s’orienterait vers les 4 à 6 °C au-dessus de la température moyenne actuelle.
La seconde partie démontre l’impact de la pollution de l’air sur la santé des Franciliens et surtout des Franciliennes. En effet, ce sont ces dernières qui souffrent le plus de maladies respiratoires : bronchite pulmonaire obstructive et asthme. Quatre départements sont particulièrement touchés : Paris, Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis et Val-d’Oise. Bien qu’une corrélation entre une concentration d’un gaz et une maladie ne soit pas une preuve causale formelle, l’analyse de situations semblables dans le monde entier permet de lever toute ambiguïté.
La troisième partie propose des solutions au niveau des collectivités territoriales, des entreprises, mais aussi des associations et des citoyens pour diminuer rapidement la production de GES. Les solutions vont de la sobriété énergétique au changement de comportement dans les déplacements ou le gaspillage alimentaire.
La récente chute des cours des énergies fossiles et la résistance des grands groupes industriels et financiers n’incitent guère à l’optimisme mais la pression accrue des citoyens pour prendre en main leur avenir va dans le bon sens.