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urbanisme et amenagement du territoire

VAL BREON

Publié le par Nature Environnement 77

Situation du Val Bréon au 05/04/2019 sur la destination des sols d'après les documents d'urbanisme

Communiqué de presse de Novembre 2018

De Val Bréon 1 à Val Bréon 2

 

J’aménage, tu aménages, …, ils aménagent mais ils  ne ménagent pas le territoire et le climat!

Ou

Comment une communauté de communes ignore les enjeux du développement durable et passe outre les prescriptions du Schéma Directeur d’Île-de-France (SDRIF) !

 

 

La presse locale s'est récemment fait l'écho de l'achat par la communauté de communes du Val Briard de 150 ha de terres agricoles  situées sur les communes de Châtres, Les Chapelles-Bourbons  et Marles-en-Brie au prix de 17.250.000 €. Il y a de quoi être étonné alors que ces terres ont fait l'objet d'une inscription en pastilles jaunes au SDRIF 2030 voté par le Conseil régional en décembre 2013. Traduction : l'urbanisation de ces terres est conditionnelle, c'est à dire subordonnée, dans le cas spécifique du Val Bréon, à la réalisation d'une gare RER. Or Celle-ci ne figure pas dans les programmes de la SNCF et d'Île-de-France Mobilités. Autrement dit la communauté de communes semble faire fi du fait que la condition pour que ces terres soient urbanisées n'est pas remplie et achète des terres, au prix fort, ouvrant ainsi la porte à la spéculation sur les terres agricoles avoisinantes.

 

 

Nous demandons des réponses publiques sur ces dépenses

 

L’argument est toujours le développement économique. Oui mais  lequel ?

  • Celui qui consomme des terres agricoles ? Qui diminue les surfaces cultivées  et les forêts ?

Qui détruit inutilement  les paysages ?

  • Celui qui consiste à payer  de la terre agricole au prix de 115.000€ l’hectare  alors que selon la Chambre d’Agriculture d’Île-de-France le coût maximum est de … 14790€ (http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/venale2018baremebsva.pdf) ?
  •  Celui qui créée peu d’emplois locaux et contraint les salariés à venir, souvent de loin, par leurs propres moyens (entraînant coûts et pollution)?
  •  Celui qui fait semblant de découvrir la nécessité d’une gare RER (qui ne sera pas retenue)  pour imaginer urbaniser autour et faire une urbanisation continue sans « poumons verts » ?
  • Celui qui ignore les enjeux du développement durable en matière d’urbanisation ?

 

Alors que le rapport du GIEC nous alerte sur les risques du changement climatique, des élu(e)s continuent comme si de rien n’était ! En la matière les collectivités territoriales doivent être exemplaires.

La communauté de communes du Val Briard doit des réponses publiques sur ses choix !

 

 

Article paru dans notre revue Regards n°11 en octobre 2018

Mais que cache sur la carte du SDRIF 2030, une pastille d'urbanisation conditionnelle au niveau du Val Bréon ?

Alors que personne ne parle officiellement de la création d'une zone d'urbanisation nouvelle à cet endroit, de façon sournoise et en catimini, se prépare le bétonnage au milieu des champs, la gare servant inéluctablement de support à un "secteur de développement" et à une future urbanisation.

 

  • La carte parle d'elle-même, la création d'une gare au Val Bréon, en zone agricole et à proximité de deux gares existantes,  ouvrivrait la porte, par le biais du principe de "densification autour des gares" à une urbanisation continue le long de la Nationale 4, à l'étalement urbain, à la consommation de terres agricoles, phénomènes pourtant soi-disant combattus par le SDRIF.

    A terme, c'est l'urbanisation continue entre Marne-la-Vallée et Melun-Sénart que l'on enclenche.

On peut se demander ce qui motive les élus qui militent pour la création de cette gare et de deux choses l'une :

  • Soit ils sont inconséquents et inconscients des conséquences du projet,

  • Soit ils sont tous complices et partisans, sans vouloir le dire ouvertement, de la création d'un nouveau secteur d'urbanisation, en trouvant ce moyen pour le faire passer en catimini de façon à ce que toute velléité de vouloir s'y opposer devienne impossible, une fois la gare créée. Aucune de ces deux options n'est rassurante et nous dénonçons ce projet et ses conséquences irréversibles : ceux qui auront laissé faire ne pourront pas dire qu'on ne les avait pas prévenus !

Voir la carte et la note NE 77 :

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La Bassée en danger...

Publié le

Bassée : L'avis de FNE Seine-et-Marne sur les casiers anti-crues et le projet de canal Grand Gabarit (octobre 2023)

Bassée : L'avis de FNE Seine-et-Marne sur les casiers anti-crues et le projet de canal Grand Gabarit

 Février 2012

La Bassée est une vaste plaine alluviale inondable, tronçon de la vallée de la Seine en amont de Paris. Elle s’étend de Romilly-sur-Seine en amont (confluence Seine-Aube) à Montereau-Fault-Yonne en aval (confluence Seine-Yonne).

Le fond de vallée, large et à faible pente a permis à la Seine de divaguer, formant un chevelu de cours d’eau et un réseau de noues. La faible pente est à l’origine des méandres du fleuve et de ses crues régulières.

Cette vaste plaine alluviale est connue pour ses richesses écologiques exceptionnelles et ses ressources naturelles, elle est classée parmi les 87 zones humides d’importance nationale en France. Une réserve naturelle nationale y a été créée en 2002, on y trouve des espèces végétales et d’insectes protégées au niveau national.

 P1110676.JPG

Mais, aujourd’hui, ce patrimoine est menacé par des projets d’aménagements lourds.

 

Deux projets importants sont à l’étude:

-          Un projet mené par l’EPTB[1] Seine Grands Lacs visant à créer des zones de stockage de crues (connues sous le vocable « bassines de la Bassée ») en Bassée aval. Le principe étant, par ces stockages, de retarder l’onde de crue de la Seine pour laisser passer avant l’onde de crue de l’Yonne, évitant ainsi les effets cumulatifs à l’aval.

-          Un projet de mise à grand gabarit de la Seine, mené par VNF (Voies Navigables de France) de la Grande Bosse, un peu en aval de Bray-sur-Seine à Nogent-sur-Seine, soit un tronçon de 27 km, pour permettre la navigation de bateaux plus importants : 1000 t, 2500 t, 4000 t, suivant le scénario retenu. VNF privilégie le scénario à 2500 t.

Les deux maîtres d’ouvrage ont saisi la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), chaque projet donne lieu à un débat public ; les deux débats publics, coordonnés et simultanés, se termineront le 15 février 2012.

 

Nos positions et nos  propositions

Nature Environnement 77 (NE 77) et la Fédération des Associations de Protection de la Vallée de la Seine (FAPVS 77) contribuent conjointement aux débats publics : cahiers d’acteurs, participations actives aux réunions, questions, demandes d’études indépendantes…

 

Interactions entre les deux projets :           

La neutralité hydraulique des deux projets n’est pas garantie. Le projet de « bassines » vise à ralentir l’onde de crue de la Seine pour la décaler de celle de l’Yonne, mais le projet de  canal à grand gabarit, en creusant le lit du fleuve, en rectifiant les méandres, en modifiant les berges va accélérer l’écoulement des eaux. Suite à plusieurs demandes, celles de NE 77 et de la FAPVS 77 en particulier, le Président des deux débats publics a demandé la mise en place d’une étude hydraulique complémentaire par des experts européens indépendants.

 

Le projet de canal à grand gabarit : un projet coûteux et inutile

Actuellement, la Seine est navigable dans ce secteur pour des bateaux de 650 t. Ce projet permet seulement d’augmenter la taille des bateaux qui pourront y circuler

Contrairement à d’autres projets de canaux actuellement en étude, celui-ci est en cul de sac.

Le trafic sur cette portion de canal est lié actuellement à l’extraction de sables et graviers ainsi qu’aux installations industrielles situées au port de Nogent.

Par ailleurs, les prévisions de trafic de VNF sont imprécises, en particulier en ce qui concerne les transports de sables et graviers qui vont devoir cesser dans les années à venir, et VNF n’est pas en mesure d’indiquer le nombre de bateaux  qui emprunteront le nouveau tronçon. Il  sera faible (quelques bateaux par jours), pour un coût estimé de 214 millions d’euros HT.

Les calculs de VNF prévoient 27 000 camions en moins par an, soit une petite centaine de camions en moins par jour à rapprocher des plusieurs milliers de camions par jour qui circulent dans cette région.

Dans ce secteur, parallèlement à la Seine, le tronçon de voie ferrée qui était inutilisé depuis plusieurs dizaines d’années vient d’être remis en service. Les marchandises et matériaux peuvent donc y circuler à un coût bien moindre !

Les impacts sur les milieux naturels et la biodiversité seraient très importants, les travaux détruiraient  directement une quantité significative d’écosystèmes terrestres et aquatiques (flore, faune, habitats, zones de nourrissage et de reproduction, cheminements, nature des sols…). Ces éléments sont confirmés par la Réserve Nationale de la Bassée et par l’ANVL[2].

En Bassée  les équilibres naturels sont très fragiles, des espèces rares, voire uniques y subsistent. Impossible de penser qu’un projet d’une telle ampleur ne perturbe pas gravement ces équilibres.

La Bassée est une réserve d’eau potable essentielle pour la région Ile-de-France qui risque d’être mise à mal, qualitativement et quantitativement par ces aménagements  gigantesques.

Nous sommes bien conscients des avantages du transport fluvial mais les impacts environnementaux  et l’aggravation des risques d’inondation pour Montereau, Melun… et toute la région parisienne en cas de crue centennale nous conduisent à déclarer notre opposition totale au projet de mise à grand gabarit.

 

Le projet de « bassines » : incompatible avec la reproduction de la faune aquatique, et risquant d’induire des projets d’urbanisme en zone dangereuse

Il est bon de rappeler que cet aménagement est destiné, pour une grande part, à réparer partiellement les erreurs du passé qui, en endiguant la Seine, ont supprimé la zone naturelle d’extension des crues. Ceci entraîne la mise en place d’un dispositif artificiel et coûteux : pompes, vannes, digues.

Les pompes sont des équipements lourds à maintenir, le risque de pannes au moment des crues n’est pas exclu. Les digues auront des impacts micro-hydrographiques non négligeables, et si des matériaux recyclés étaient utilisés pour leur construction, aucun protocole de contrôle de ces matériaux, avant utilisation, n’est défini. Des inondations écologiques annuelles de certains casiers  sont prévues mais le caractère artificiel du dispositif, à cause des pompes, ne permettra pas de retrouver les frayères anciennes qui permettaient la reproduction des poissons.

Mais le risque le plus important (il est d’ailleurs mis aussi en avant par le Comité de Bassin de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie) est que des élus, des promoteurs, utilisent le prétexte de la réduction du risque d’inondation pour demander des révisions des PPRI[3] (nous l’avons entendu lors de réunions du débat public) afin d’autoriser des constructions dans des zones répertoriées actuellement inondables. Dans ce cas nous serions opposés au projet.

L’aménagement de la Bassée vise à réduire les risques et dégâts des inondations en Ile-de-France ; sans nous opposer totalement à ce projet, nous demandons des garanties et émettons des réserves.

 

Bernard Bruneau et Marie Paule Duflot  (NE 77 : ne77@orange.fr)

Yvon Dupart (FAPVS 77 : pdt@fapvs77.org)

 

Sources : NE 77, FAPVS 77, ANVL, Grands Lacs de Seine, VNF, CG 77, AGRENABA, Comité de Bassin Seine-Normandie, CNDP, Google

 

[1] EPTB : Etablissement Public Territorial de Bassin

[2] ANVL : Association des Naturalistes de la Vallée du Loing

[3] PPRI : Plan de Prévention du Risque Inondation

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